Ghana : les relations tendues entre mineurs illégaux et compagnies provoquent la mort de trois personnes
L’exploitation minière artisanale et à petite échelle occupe plus d’un million de personnes au Ghana, la plupart opérant dans l’illégalité. Au-delà des sites miniers artisanaux, ces mineurs peuvent s’attaquer à des mines industrielles, entrainant des affrontements parfois meurtriers.
Au Ghana, deux agents de sécurité sont morts samedi 2 mars dans un affrontement avec des mineurs illégaux sur le site de la mine d’or Asanko. Dans un communiqué publié au lendemain du drame, Galiano Gold, propriétaire de la mine, indique qu’un civil a également perdu la vie, mais que les opérations minières ne sont pas affectées.
Les relations tendues entre les mineurs illégaux et les compagnies minières exploitant les mines industrielles ne sont pas récentes. En 2016 déjà, des mineurs illégaux avaient envahi la mine d’or Obuasi, l’une des plus grandes du pays, forçant son propriétaire AngloGold Ashanti à placer les opérations en régime de maintenance et entretien. La production d’or a par la suite repris depuis 2019, mais les tensions persistent puisque l’année dernière, Obuasi a fait de nouveau l’objet d’une invasion de mineurs illégaux ayant dégénéré en affrontements avec les forces de sécurité.
Au Ghana, l’exploitation minière artisanale est pratiquée par environ un million de personnes pour la plupart sans autorisation officielle. Pour ces derniers qui vivent avec des revenus limités, l’envahissement des mines industrielles représente un moyen d’accéder plus ou moins facilement aux gisements d’or afin de s’enrichir. La fin de ces affrontements, parfois meurtriers, entre mineurs illégaux et agents de sécurité des mines d’or industrielles, nécessitera donc la mise en place de solutions alternatives pour les mineurs.
C’est pourquoi, en dehors de la répression de l’exploitation minière illégale, le gouvernement ghanéen s’efforce ces dernières années d’en proposer. Il s’agit notamment d’un programme national d’insertion à l’emploi et la fourniture d’équipements au profit des mineurs artisanaux et à petite échelle. En 2023, le Fonds minier (Minerals Income Investment Fund – MIIF) a également annoncé un programme d’incubation de 60 millions de dollars au profit de petites exploitations minières détenues à 100 % par des Ghanéens.
Agence ecofin