Un rapport récent met en lumière un dilemme crucial pour les pays du Sud, y compris la Mauritanie : la transition énergétique risque d’être déséquilibrée. Alors que d’importants projets d’hydrogène vert sont envisagés, avec des géants de l’énergie comme GreenGo Energy, CWP Global et Chariot à la tête, la majorité de la population locale n’a toujours pas accès à l’électricité.
Avec des projets totalisant une capacité de 60 GW – 12 fois la puissance du parc national de la SOMELEC – il est urgent de s’interroger sur l’équité de l’accès à l’électricité en Mauritanie. L’ironie d’un pays potentiellement exportateur net d’hydrogène tout en ayant une large part de sa population sans accès à l’électricité est frappante.
De plus, ces projets d’hydrogène vert pourraient avoir un impact considérable sur l’environnement. D’immenses parcs éoliens et solaires, nécessaires pour alimenter les usines d’hydrogène, ainsi que les infrastructures portuaires et les pipelines, pourraient entraîner le déplacement de communautés et impacter les droits de l’homme.
Les inquiétudes environnementales s’étendent jusqu’aux côtes mauritaniennes, parmi les plus poissonneuses du monde. La construction d’infrastructures pour la production et le transport de l’hydrogène pourrait causer des dommages environnementaux importants, affectant les revenus et les emplois liés à la pêche.
Cependant, il est indéniable que l’hydrogène vert présente des avantages financiers significatifs. Selon Deloitte, l’Afrique du Nord pourrait générer 110 milliards de dollars de recettes d’ici 2050 grâce à l’exportation d’hydrogène vert.
Agence ecofin