Une peu moins de 2 ans après l’inauguration de la première mini-centrale du genre dans le pays, celle de Mbakaou dans la région de l’Adamaoua, qui présente une capacité de 1,4 MW extensible à 2,8 MW. C’est au total 50 ouvrages hydro-électriques que souhaite implanter le Cameroun.
La présidence camerounaise a donné son accord pour la mise en route du projet de construction de 5 nouvelles mini-centrales hydroélectriques par le groupe HIG, dans un courrier envoyé le 29 septembre 2023 au DG de l’AER (Agence de l’électrification rurale).
« Faisant suite à votre correspondance d’objet et référence susvisés, j’ai l’honneur de vous notifier l’accord de la présidence de la République, vous prescrivant de signer avec le groupe HIG le protocole d’accord relatif à la réalisation des études de faisabilité pour la construction des 5 petites centrales hydroélectriques dans les localités de Banyo, Akom II, Ngambe Tikar, Yingui et Messok […] en mode financement, conception et réalisation (F-EPC) » lit-on dans la lettre du Secrétaire Général Ferdinand Ngoh Ngoh.
Si on n’a encore aucun détail sur le groupe HIG, ce feu vert entre en droite ligne du programme de construction de 50 mini-centrales hydroélectriques au Cameroun. Ce vaste projet avait été annoncé mi-avril 2022 par le ministre de l’Eau et de l’Énergie Gaston Eloundou Essomba, lors de la cérémonie d’inauguration de la toute première mini-centrale du pays à Mbakaou dans l’Adamaoua (1,4 MW extensible à 2,8 MW).
D’un coût total de 4,5 milliards FCFA assuré principalement par le producteur indépendant d’électricité IED Invest Cameroun, la construction de l’infrastructure a aussi bénéficié du soutien de l’Union européenne à hauteur de 1,64 milliard FCFA. La filiale camerounaise du gabonais BGFI Bank y a également investi 1,5 milliard FCFA, et affirme vouloir s’impliquer davantage dans ce type de projet au Cameroun.
« Nous souhaitons construire les 49 autres pour résoudre la problématique de la fourniture en électricité » a confié à Investir au Cameroun Abakal Mahamat, DG de BGFI Bank Cameroun. Il répondait par-là à une déclaration du ministre Gaston Eloundou Essomba : « […] Nous pensons que les banques locales ont leur place dans cette aventure ».
En plus d’augmenter la part d’hydroélectricité dans le mix-énergétique du Cameroun et de créer des économies grâce à la réduction des dépenses en combustibles dans les centrales thermiques et le transport, la multiplication de mini-centrales hydroélectriques est un facteur de protection de l’environnement. « Sur la base de calculs d’experts, la petite centrale hydroélectrique de Mbakaou permettra de réduire les émissions de CO2 d’au moins 67 000 tonnes à l’horizon 2030, du fait de l’arrêt des centrales thermiques de Tibati et de Mbakaou » a confirmé le ministre.
Calculette en main, cela correspond à une réduction annuelle moyenne des émissions de gaz carbonique de plus de 7 444 tonnes. Le producteur et distributeur d’électricité Eneo, qui rachète la production de la centrale, estime quant à lui cette réduction à 4 893 tonnes de CO2 chaque année.
Agence ecofin