Burkina-MEEA : Projet “Sécurité de l’eau au Burkina-Faso”, la banque mondiale constate de visu l’état de dégradation des barrages de Peelé et de Tansablogo
Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Assainissement à travers la direction générale des infrastructures hydrauliques (DGIH) a conduit le mercredi 20 septembre 2023, une mission conjointe sur les barrages de Peelé et de Tansablogo dans la commune rurale de Koubri, région du Centre.
Constituée du ministère en charge de l’Eau, du ministère en charge de l’Agriculture à travers la direction générale des aménagements agricoles et du développement de l’irrigation(DGADI) et de la Banque Mondiale, cette mission a pour but de constater l’état de dégradation des barrages de Peelé et de Tansablogo concernés par le projet de sécurité de l’eau au Burkina Faso. Elle s’effectue dans le cadre du processus de formulation dudit projet en cours et financé par la banque mondiale.
Du barrage de Peelé au barrage de Tantablogo, le constat est similaire. Ce sont des barrage vides de leur contenu qui ont été visités. Et pour causes, le premier d’une capacité initiale de stockage de 7 millions m3 construit en 2014 a cédé en 2018 au niveau de sa digue et le second d’une capacité initiale de stockage de 1 million 300 000 m3 construit en 2013 a cédé en 2015 au niveau de son déversoir. La cause probable est due à des érosions internes liés à des insuffisances dans leur conception et leur réalisation.
Pour le chef de mission de la banque mondiale, Félipé LAZARO, par ailleurs expert en barrage de l’institution, cet état des faits prouve qu’il y’a de efforts à faire dans la conception et la réalisation des barrages au Burkina Faso. « Le constat est clair, qu’il manque l’entretien de ces ouvrages. Avec une forte végétation sur les digues, ce sont des choses à éviter parce que les racines des arbres créent des chemins préférentiels pour des écoulements, donc des érosions internes et aussi ces végétations empêchent l’inspections détaillées des ouvrages alors que l’inspection et la surveillance sont fondamentales parce qu’ils permettent de détecter très tôt s’il y’a des problèmes pour pouvoir réagir », a-t-il conseillé.
Il a aussi ajouté que le but du projet, c’est de réhabiliter les barrages mais de garantir aussi leur sécurité sur le long terme et c’est une nécessité de former les acteurs sur l’entretien et la maintenance des barrages. Il a terminé en affirmant que dans le cadre de la formulation dudit projet, il doit avoir un plan de préparation en situation d’urgence pour populations riveraines. « C’est savoir comment réagir s’il y’a un problème au barrage. Qui doit être alerté ? Ce sont des éléments simples mais qui permettent de sauver des vies », a-t-il expliqué. La directrice des infrastructures hydrauliques, Seïmata OUBIAN/DERRA s’est réjoui de cet accompagnement de la banque mondiale qui selon elle constitue un grand apport technique qui permettra au Burkina Faso d’être plus performant dans la conception et la réalisation de ses barrages.
« Dans le cadre de ce projet, nous envisageons réhabiliter un premier bloc de 35 barrages et si pendant la réhabilitation, nous arrivons à faire des économies, nous pourrons ajouter 10 barrages et derrière ces réhabilitations, il y’a le potentiel en terme d’aménagement de périmètres irrigués pour accompagner ces infrastructures parce que l’objectif ce n’est pas seulement de réhabiliter ces barrages sans les valoriser, quand on sait que dans notre pays, plus de 80% de la population vivent de l’agriculture », a-t-elle souligné.