La société MKS PAMP, basée en Suisse et exploitant une raffinerie de métaux précieux, a annoncé le mercredi 18 mai son engagement à réduire ses émissions de gaz à effet de serre en lien avec le maintien du réchauffement climatique à 1,5 °, conformément à l’Accord de Paris.
Cette décision pourrait l’amener à refuser à l’avenir de traiter l’or provenant de mines qui ne sont pas alignées avec ses ambitions. « Nous pouvons refuser de traiter avec certaines mines d’or parce que nous pensons qu’elles ne font pas ce qu’il faut », explique Marwan Shakarchi, PDG du raffineur cité par Bloomberg.
Selon une étude basée sur 339 mines d’or industrielles à travers le monde et publiée en 2021 par le cabinet Wood Mackenzie, les émissions directes de Scope 1 et 2 de l’industrie aurifère ont atteint 55 millions de tonnes d’équivalents CO2 en 2019, soit environ 0,2 % des émissions totales. En comparaison, l’industrie aéronautique mondiale a généré la même année 2,1 % de toutes les émissions de CO2, d’après le Groupe d’action du transport aérien (ATAG).
Cependant, dans l’optique d’obtenir de tous les secteurs économiques une contribution à la réduction de l’empreinte carbone des activités humaines, des pressions sont exercées sur l’industrie aurifère depuis quelques années. Cela a poussé plusieurs compagnies minières actives sur l’or à prendre des engagements pour réduire leurs émissions, en s’appuyant notamment sur le renouvelable pour leur alimentation énergétique.
A en croire le World Gold Council, l’une des principales organisations de représentation de l’industrie, les émissions du secteur peuvent être réduites de 35 % d’ici 2030, ce qui placerait l’industrie en ligne avec l’Accord de Paris.
Dans tous les cas, la limitation de l’accès aux grandes raffineries occidentales (d’autres sociétés pourraient suivre l’exemple de MKS PAMP) est une piqure de rappel aux pays producteurs, surtout africains, concernant la nécessité de se doter d’installations de traitement locales pour l’or. En plus d’accroitre les recettes tirées du secteur minier, cela expose moins à de telles décisions.
source Agence Ecofin